De plus en plus de personnes en quête de sens
De plus en plus de personnes se tournent vers la consultation non pas en raison de problèmes psychologiques, mais parce qu’elles cherchent un sens à leur vie. La psychologue Inès Weber se demande s’il s’agit toujours de patients ou s’il faudrait les qualifier d' »aspirants », et surtout, comment les accompagner ?
Les nouveaux « aspirants »
De plus en plus de personnes franchissent les portes de nos cabinets – surtout parmi les jeunes – ne sont pas psychologiquement fragiles, instables ou névrosées, mais sont en quête de sens. Elles se posent des questions existentielles auxquelles notre société ne répond que peu ; et elles ne le font pas de manière théorique, mais pour nourrir un véritable « art de vivre » basé sur la justesse, l’authenticité et la profondeur. Peut-on encore les appeler des « patients » sans risquer de « pathologiser » leur démarche ? Le terme « aspirants » ne serait-il pas plus approprié pour reconnaître la valeur de leur quête ?
L’aspirant se distingue en deux points du patient classique selon le modèle freudien. Il ne cherche pas à devenir un individu normal, bien adapté, sans problèmes, mais à s’épanouir en tant que personne unique et entière, même si cela implique un chemin plus difficile et risqué. Soucieux de trouver sa place dans le monde en étant fidèle à sa véritable nature (plutôt que de la sacrifier), il est engagé dans ce que Jung appelle « un processus d’individuation », ou « une voie vers la réalisation de soi » selon les traditions de sagesse. Les difficultés qu’il rencontre ne viennent pas d’une faiblesse ou fragilité, mais au contraire d’une surabondance de maturité intérieure et de vitalité. Bien « ancré dans son centre », il obéit davantage à ses propres lois internes qu’aux exigences externes… ce qui rendra difficile, par exemple, pour lui de rester dans un emploi dénué de sens, d’entretenir des relations superficielles ou d’adhérer à des conventions sociales formelles.
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1. Selon Karlfried Graf Dürckheim, psychothérapeute et philosophe allemand (1896-1988).
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2. Dans « Avicenne et le récit visionnaire » d’Henry Corbin (Verdier).
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3. Dans « Vers une psychologie de l’être » d’Abraham H. Maslow (Fayard).
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4. Expression nietzschéenne.
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