Depuis les deux dernières décennies, le concept de haut potentiel intellectuel (HPI) est devenu très populaire, et une idée se répand : posséder une très haute intelligence serait plus un fardeau qu’un avantage. On entend souvent dire que les personnes avec un HPI sont plus susceptibles de souffrir de dépression ou d’anxiété, que les enfants qualifiés de « surdoués » rencontrent des difficultés à l’école, ou que les adultes concernés peinent à s’adapter dans le milieu professionnel. Mais qu’en est-il vraiment de ces affirmations ? Leur véracité est minime, affirme la Pre Nadia Chabane, psychiatre au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), qui s’attache à démonter ces stéréotypes et à clarifier la réalité scientifique.
«HPI» n’est pas un diagnostic médical
Faux. «Mon enfant a été diagnostiqué HPI», est une phrase que l’on peut fréquemment entendre, laissant supposer à tort que cela constitue une maladie. Le terme « diagnostic » est inapproprié pour parler du HPI. « En réalité, c’est simplement une évaluation », précise la Pre Nadia Chabane, qui insiste sur la nécessité de ne pas pathologiser le haut potentiel intellectuel. Elle ajoute : « Le HPI se base uniquement sur le niveau de quotient intellectuel (QI), déterminé par un test standardisé. C’est la seule mesure fiable. » Le QI moyen dans la population varie entre 75 et 115. Le seuil du HPI ou de la « douance » est fixé à 130.
Les personnes HPI souffrent davantage d’anxiété ou de dépression
Faux. La Dre Chabane est formelle : aucun trouble spécifique n’est lié au fait d’être HPI. « Cette croyance provient d’un biais d’échantillonnage. Les professionnels qui ont propagé cette idée rencontraient des enfants et des adultes en consultation pour des problèmes tels que des troubles anxieux, du comportement ou des épisodes dépressifs. Toutefois, ces problèmes ne sont pas causés par leur QI, c’est une mauvaise interprétation. » La psychiatre souligne par ailleurs que, selon les études scientifiques, avoir un HPI est associé à une meilleure santé physique et mentale, ainsi qu’à une espérance de vie plus longue. « Un QI élevé n’est pas une maladie, c’est plutôt une bénédiction », commente-t-elle.
Les enfants HPI risquent l’échec scolaire sans un encadrement spécialisé
Faux. Une fois de plus, Nadia Chabane réfute ce mythe : la grande majorité des enfants dits « surdoués » réussissent mieux à l’école que la moyenne. Ce succès se poursuit souvent à l’âge adulte avec de meilleures performances professionnelles et un niveau socio-économique supérieur. Alors, d’où vient cette croyance de l’échec scolaire potentiel pour ces jeunes ? « Les publications sur les difficultés scolaires des enfants HPI ont créé un important marché commercial, incluant par exemple la création d’écoles privées spécialisées », explique la psychiatre.
Un test suffit pour déterminer si l’on est HPI
Vrai et faux. Le test de QI est effectivement le seul indicateur objectif pour évaluer la douance, mais il doit être administré avec une méthode rigoureuse pour être fiable. Il doit être effectué par un spécialiste (psychologue, neuropsychologue) suivant des normes strictes. « Si certaines conditions ne sont pas respectées, cela peut entraîner des erreurs dans les résultats. Par exemple, des adaptations sont nécessaires pour un enfant présentant un trouble du comportement, tout en respectant les exigences du test », précise Nadia Chabane. Ces erreurs pourraient expliquer les biais d’interprétation à l’origine des idées reçues sur les personnes HPI. Heureusement, l’intelligence humaine peut se manifester sous de nombreuses formes. Et la psychiatre de conclure : « Nous sommes bien plus complexes que notre QI. »
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