Présentation de la Pre Nina Kazanina à l’UNIGE
En 2023, la Pre Nina Kazanina, experte en neurosciences du langage, a intégré l’Université de Genève (UNIGE) en rejoignant le Département des neurosciences fondamentales. Récemment, elle a été désignée comme co-directrice du Pôle de recherche national (PRN) sur l’évolution du langage. Ses recherches se concentrent sur l’interaction complexe entre le cerveau et le langage, avec des implications potentielles importantes pour traiter les troubles de la mémoire et du langage.
Transition vers la Faculté de médecine
Vous avez une longue expérience dans les universités spécialisées en langage et en psychologie. Qu’est-ce que cela signifie pour vous de travailler pour la première fois dans une Faculté de médecine, spécifiquement à l’UNIGE?
Pre Nina Kazanina: Ma carrière en recherche fondamentale me permet désormais de m’attaquer directement aux questions médicales. Cela ouvre la voie à des applications pratiques potentielles de mes recherches. Les méthodologies complexes que j’emploie pourraient être adaptées pour un usage clinique, ce qui pourrait éventuellement contribuer au diagnostic de maladies cérébrales. C’est pourquoi il est crucial pour moi de travailler au sein de la Faculté de médecine et de collaborer étroitement avec les équipes médicales.
Focalisation des recherches
Quels sont les principaux axes de vos recherches actuelles?
Je me penche sur les mécanismes neuronaux qui sous-tendent le développement du langage, tant oral qu’écrit. En utilisant divers tests en temps réel et en analysant les données recueillies, je vise à identifier et comprendre ces mécanismes cérébraux. Certains de mes projets récents explorent également la mémoire, un composant essentiel au langage.
Le langage est reconnu pour sa complexité. Comment le décririez-vous?
Le langage peut désigner diverses notions : un système de communication, la littérature, ou encore une langue spécifique. Du point de vue médical, il est souvent lié aux troubles linguistiques comme l’aphasie. Chaque définition est pertinente et fait l’objet d’études approfondies. Dans le cadre de mes recherches, le langage est notamment un système structuré de communication, basé sur des syllabes, des mots et des phrases qui doivent être ordonnés de manière précise pour transmettre un message. Mon objectif est donc de déchiffrer cette structure.
Quels types de tests mettez-vous en œuvre pour vos études?
Nous utilisons des techniques telles que l’électroencéphalographie (EEG) ou la magnétoencéphalographie (MEG) pour observer l’activité neuronale en réponse à des tâches spécifiques. Ces méthodes non invasives fournissent une image détaillée de l’activité cérébrale.
Comment procédez-vous lors de ces tests?
Un test typique pourrait consister à montrer rapidement une séquence de cinq images à des participants, tout en enregistrant leur activité cérébrale par EEG. Cela nous permet de voir comment le cerveau distingue les objets naturels des objets fabriqués par l’homme, par exemple.
Est-il possible de détecter des troubles de la mémoire avec ces enregistrements?
Absolument. Nous envisageons de développer des tests cliniques basés sur ces observations, qui pourraient servir à examiner les fonctions sémantiques de la mémoire et détecter des signes précurseurs de démence.
Vos recherches peuvent-elles aussi aider à identifier les troubles du langage?
Certainement! Nous avons des tests qui évaluent la capacité du cerveau à construire des phrases aussi rapidement qu’il traite l’information auditive. Cela peut révéler des dysfonctionnements dans le traitement du langage pouvant affecter la compréhension et l’apprentissage.
L’intelligence artificielle peut-elle contribuer à vos recherches?
Oui, un projet de PNR Evolving Language utilise l’IA pour modéliser le « dictionnaire » mental des individus, ce qui peut compléter mes recherches, notamment chez les patients souffrant de démence ou ayant subi un AVC. Cette modélisation pourrait nous aider à détecter et diagnostiquer des déficiences sémantiques et à proposer des thérapies ciblées.
Quels défis attendez-vous en tant que codirectrice du Pôle de recherche national Evolving Language?
Le défi principal est de coordonner la recherche à travers différentes disciplines et institutions pour mieux comprendre et prédire l’évolution du langage. Cela implique de travailler avec plus d’une centaine de chercheurs de divers domaines.
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*www.evolvinglanguage.ch
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